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L'association lansoprazole-ceftriaxone associée à un risque accru d'arythmie ventriculaire ou d'arrêt cardiaque

APM NewsWASHINGTON, 8 novembre 2023 (APMnews) - Les patients traités à la fois par l'inhibiteur de la pompe à protons (IPP) lansoprazole et par l'antibiotique ceftriaxone présentent un risque accru d'arythmie ventriculaire ou d'arrêt cardiaque et de décès par rapport aux patients recevant un autre (IPP) avec la ceftriaxone, selon une étude de cohorte rétrospective publiée dans le JAMA Network Open.

 

"Un traitement associant la ceftriaxone et le lansoprazole est courant chez les patients admis en service de médecine interne", soulignent Anthony Bai de l'université Queen's à Kingston au Canada et ses collègues. Mais "dans une étude de cohorte rétrospective monocentrique portant sur 380.000 patients, la combinaison a été associée à un allongement de l'intervalle QT corrigé (QTc)". Les conséquences cliniques de ces intervalles QTc prolongés ne sont toutefois pas connues.

"À notre connaissance, il s'agit de la première étude qui a étudié l'interaction entre la ceftriaxone et le lansoprazole en utilisant des résultats importants pour les patients, notamment l'arythmie ventriculaire, l'arrêt cardiaque et la mortalité", avancent-ils.

Au total, 31.152 patients hospitalisés recevant un traitement par ceftriaxone et par IPP ont été inclus. Parmi eux, 12% recevaient du lansoprazole et 88% un autre IPP. Les patients ont été suivis jusqu'à leur sortie de l'hôpital.

Le critère de jugement principal était la survenue d'une arythmie ventriculaire ou d'un arrêt cardiaque après l'admission à l'hôpital et le critère de jugement secondaire était la mortalité hospitalière toutes causes confondues.

Une arythmie ventriculaire ou un arrêt cardiaque est survenu chez 3,4% des patients recevant du lansoprazole et 1,2% des patients recevant un autre IPP. La mortalité hospitalière toutes causes confondues a concerné respectivement 19,9% et 10,1% des patients.
Après pondération à l'aide des scores de propension en fonction de différentes variables comme le site hospitalier, les caractéristiques démographiques et les comorbidités, le lansoprazole était associé à une augmentation du risque absolu ajusté de 1,7 point d'arythmie ventriculaire ou d'arrêt cardiaque par rapport aux autres IPP, ainsi qu'à une augmentation du risque absolu de 7,4 points de la mortalité hospitalière.

La durée médiane de séjour était de 12,6 jours dans le groupe lansoprazole et de 7 jours dans le groupe autres IPP.

Les auteurs précisent que les associations retrouvées peuvent être surestimées, notamment du fait de facteurs de confusion résiduels. "Il serait important que des futures études observationnelles tentent de reproduire nos résultats", estiment-ils. En attendant, ils considèrent que "les résultats de cette étude de cohorte suggèrent qu'un traitement associant le lansoprazole et la ceftriaxone devrait être évité dans la pratique clinique, étant donné l'existence d'autre traitements plus sûrs".

"Pour les patients sous lansoprazole qui vont recevoir de la ceftriaxone, le lansoprazole doit être suspendu ou remplacé par un autre IPP. Ce simple changement de médicament a le potentiel de prévenir une morbidité et une mortalité importantes chez les patients."

(JAMA Network Open, publication en ligne du 26 octobre)

Source: APM News

 
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