Risque accru d'endocardite sur les valves aortiques chirurgicales d'origine bovine par rapport à celles d'origine porcine
WASHIGTON (APMnews) - Les bioprothèses valvulaires aortiques chirurgicales d'origine bovine sont associées à un plus grand risque d'endocardite que celles d'origine porcine, selon une étude suédoise publiée dans le Journal of the American Heart Association (JAHA).
Les valves prothétiques sont un facteur de risque d'endocardite, et des travaux ont suggéré que l'endocardite sur valve prothétique était plus fréquente avec les valves biologiques qu'avec les valves mécaniques. Toutefois on ne sait pas si l'origine de la bioprothèse valvulaire influence le risque d'endocardite, rappellent Natalie Glaser du Stockholm South General Hospital à Stockholm et ses collègues.
Ils ont clarifié cela dans une étude de cohorte nationale incluant tous les patients ayant reçu un remplacement de valve aortique chirurgicale avec une bioprothèse bovine ou porcine, entre 1997 et 2018 en Suède. Sur 22 ans de suivi maximal, 21.022 patients ont été inclus: 16.603 avaient reçu une valve d'origine bovine et 4.419 une valve d'origine porcine.
Parmi ces patients, 910 ont été hospitalisés pour une endocardite infectieuse: 4,2% du groupe ayant reçu une valve bovine et 5,0% du groupe valve porcine.
Le risque d'endocardite sur bioprothèse valvulaire était plus élevé dans le groupe valve bovine que dans le groupe valve porcine, indiquent les auteurs. L'incidence cumulée ajustée de l'endocardite sur bioprothèse valvulaire à 15 ans était de 9,5% dans le groupe valve bovine contre 2,8% dans le groupe valve porcine.
Le risque d'endocardite tardive (survenue au moins un an après l'intervention) en particulier était plus élevé dans le groupe valve bovine, avec une incidence cumulée ajustée de 9,9% contre 2,2% avec les valves porcines, une différence statistiquement significative.
La mortalité à 30 jours après l'intervention était de 3,0% dans les deux groupes, et la mortalité à 30 jours après le diagnostic initial d'endocardite sur bioprothèse valvulaire était de 17% avec les valves bovines et 21% avec les valves porcines. L'incidence cumulée ajustée des décès à 15 ans était respectivement de 74% contre 67%. Il n'y avait pas de différence de risque de décès entre les deux groupes.
L'association entre origine de la bioprothèse et risque d'endocardite devrait être prise en compte aussi bien chez les patients recevant un remplacement de valve aortique chirurgical que chez ceux recevant un remplacement de valve aortique percutané (TAVI/TAVR), estiment les auteurs.
Source: APMnews