Lors du congrès GRCI 2024, une session particulièrement attendue a exploré l'impact de ChatGPT et de l'intelligence artificielle en santé. Animée par Thomas Walter et Théo RYFFEL, deux experts en intelligence artificielle appliquée à la médecine, cette discussion a mis en lumière les usages actuels et les perspectives futures de ces technologies dans le domaine médical.

L'intelligence artificielle en santé ne date pas d'hier. Depuis les premières applications dans les années 60 jusqu'à l'avènement des algorithmes de radiologie approuvés en 2012, son évolution a été marquée par des avancées progressives. Aujourd'hui, avec des modèles conversationnels comme ChatGPT, une nouvelle révolution est en marche. L'un des premiers domaines où l'IA s'est imposée est la synthèse documentaire. L'accès rapide à des revues de littérature et la capacité de résumer des informations complexes permettent aux médecins et chercheurs de gagner un temps précieux.

Autre application concrète, la génération automatique de présentations et de rapports de recherche. Grâce à ChatGPT, les professionnels de santé peuvent structurer et mettre en forme leurs résultats plus efficacement. Cette capacité à synthétiser et organiser l'information se retrouve aussi dans l'accompagnement des étudiants en médecine. L'IA leur offre un soutien pédagogique en leur proposant des simulations interactives pour s'entraîner à communiquer avec les patients ou répondre à des cas cliniques.

Dans le domaine de la recherche et de l'analyse de données, ChatGPT et d'autres modèles d'IA sont utilisés pour générer du code, produire des graphiques et interpréter des ensembles de données volumineux. Ces outils permettent aux chercheurs de se concentrer sur l'analyse et l'interprétation des résultats plutôt que sur des tâches techniques fastidieuses.

L'avenir de l'IA en médecine semble prometteur avec des perspectives fascinantes. En salle d'opération, elle pourrait devenir un assistant en temps réel capable de fournir des informations précises basées sur des bases de données médicales, facilitant ainsi la prise de décision des chirurgiens. D'autres applications incluent la connexion de l'IA aux bases de données de santé, comme Vidal ou les dossiers patients électroniques. Un agent intelligent pourrait ainsi vérifier les contre-indications, calculer des dosages personnalisés et anticiper les effets indésirables des traitements.

Par ailleurs, la rédaction de comptes rendus médicaux pourrait être automatisée, garantissant une documentation rapide et fiable avec des sources vérifiables. Toutefois, ces innovations ne sont pas sans défis. L'infrastructure hospitalière doit être adaptée pour assurer l'interopérabilité des données, et la fiabilité des informations fournies par l'IA doit être validée rigoureusement. De plus, les réglementations sur la protection des données de santé doivent être respectées pour garantir la confidentialité des patients.

En conclusion, l'intelligence artificielle et ChatGPT transforment déjà le quotidien des professionnels de santé en facilitant l'accès à l'information et en optimisant les processus administratifs. Si ces outils offrent un soutien précieux, ils ne remplacent pas le jugement clinique des médecins mais viennent plutôt l'enrichir, ouvrant ainsi la voie à une médecine plus efficace et personnalisée.